13.000 Euros pour le Labrador de Marie

Le don du Bric à Brac fait merveille !

Mardi 26 janvier 2010, les blouses roses étaient réunies au grand complet pour accueillir les responsables du Centre Handi'Chiens d'Alençon venus présenter un tandem devenu indissociable : Marie Caron et Cristo, son Labrador d'assistance, offert par le Bric à Brac

Au Bric à Brac, nous sommes extrêmement vigilantes sur la destination de nos dons et le bon usage qui est fait de l'argent collecté au cours de nos ventes. Le dossier déposé par Handi'Chiens visant à offrir un chien d'assistance à une jeune handicapée havraise, avait retenu toute l'attention de Monique Cotrel, notre regrettée Présidente et la nôtre. Une visite au Centre Handi'Chiens d'Alençon nous a convaincues que nous avions fait le bon choix. Dans une continuité bien comprise, Marie-Claude Lebret, Directrice et fondatrice du centre d'Alençon, a tenu à venir présenter aux Blouses Roses le merveilleux tandem que constitue Marie Caron et son nouveau compagnon, Cristo, qui , depuis Noël, l'accompagne dans tous les instants de sa vie.

De gauche à droite, M.C. Lebret Directrice d'Handi'Chiens, Françoise Lemonnier Conseillère municipale et Chantal Vaillant, Présidente du Bric à Brac

Jeune fille trisomique, Marie souffre du handicap de ne pas pouvoir se baisser, donc de ne rien pouvoir ramasser à terre. Pour autant, Marie travaille à temps partiel au Conseil Général et vit dans une communauté avec six jeunes handicapés. Ainsi l'ont souhaité ses parents, soucieux que leur fille acquière un maximum d'autonomie. "Depuis toujours Marie rêvait d'un chien, un compagnon qui l'aiderait dans les gestes qui lui sont impossibles et lui apporterait toute l'affection dont elle a besoin", explique Maggy Mouton, éducatrice spécialisée responsable des dix jeunes avec qui Marie partage sa vie. Le don du Bric à Brac (13.000 euros) a permis d'exaucer ce voeu. Un Labrador au poil blond, âgé de deux ans, parfaitement éduqué à sa fonction de chien d'assistance, a pu être lui être remis.

Marie a tout de même dû effectuer un stage de 13 jours pour apprendre les 50 ordres auxquels son nouveau compagnon est en mesure de répondre, à condition que les messages lui soient clairement formulés. Mots clés prononcés en appuyant sur certaines syllabes, gestes de la main ou claquement des doigts, ce langage extrêmement codé aboutit à des prouesses. Le chien ramasse les objets tombés, ouvre ou ferme le réfrigérateur et se sert dedans, relaie la personne handicapée chez un commerçant en donnant le porte-monnaie et en coinçant dans sa gueule les achats posés sur le comptoir, assure la sécurité de sa maîtresse dans la rue en tournant autour d'elle si elle se sent en danger. Et, détail important, l'animal est éduqué à faire ses besoins à heures fixes (deux fois par jour), ne risquant pas de salir une cour de récréation ou quelque autre espace public.

Démonstration du brossage des dents (effectué une fois par semaine), ce n'est pas si évident !

Le chien d'assistance bénéficie d'une carte bleue qui l'autorise à rentrer partout, dans les transports, dans les commerces et les bureaux. Cristo, chaque matin, prend donc le bus avec Marie ; au Conseil Général, il a son tapis devant les pieds de sa maîtresse : "dessous, pas bouger". Cristo attend l'heure de la pause café pour aller faire un petit tour hygiénique à l'extérieur. Marie est au bonheur : la vie lui sourit. Elle a beaucoup aimé son stage, en a réussi le test (écrit et pratique) au terme duquel Cristo lui a été remis. Depuis ils ne se quittent plus : chaque matin, quand elle ne réagit pas à son réveil c'est Cristo qui tire sur les draps de Marie et la comble de "léchouilles et de câlins". Dès que Cristo est hors de sa vue, Marie panique. "Lâche-lui un peu les baskets !" la supplie Maggy Mouton, tant le Labrador a pris de place dans la vie de la jeune handicapée. Son éducatrice constate que "Marie peut, grâce à Cristo, donner toute la mesure de son tempérament de fêtarde : boîte de nuit, bowling, Cristo est de toutes les sorties. En deux mois, Marie a gagné en sécurité et en sociabilité".

Téraplégiques, handicapés moteur ou psychomoteur, handicapés mentaux, paraplégiques, trisomiques, le handicap peut être congénital, mais il est aussi fréquemment la conséquence d'un accident de la route, du travail ou du sport : "je suis effrayée du nombre de personnes qui se sont brisé la colonne vertébrale dans une piscine, une rivière ou même dans la mer". Ce constat permet à Marie-Claude Lebret de situer la place des chiens dans leur assistance à toutes ces personnes qui retrouvent grâce à l'animal une part d'autonomie. "Dans une cour de récréation, l'enfant en fauteuil est isolé. Le chien le valorise, lui redonne de l'intérêt aux yeux des autres enfants, c'est un relais de communications".

"Mais, tient-elle à rappeler, il est indispensable que le chien ne soit pas seulement désiré par la personne handicapée, qu'il soit tout autant accepté par son entourage. C'est la raison pour laquelle, avant de dédier un animal, nous effectuons toujours une enquête à domicile pour nous assurer que toutes les conditions matérielles et psychologiques sont bien remplies. Sans cela, l'opération serait vouée à l'échec".

Un compliment qui fait chaud au coeur !

En exprimant avec beaucoup de chaleur sa reconnaissance pour le geste du Bric à Brac, Marie-Claude Lebret a insisté sur l'admiration que lui inspirait notre organisation : "une vraie ruche ! Toutes à votre travail appliquées à classer, ranger ces piles de vêtements pour en tirer le meilleur prix, je trouve votre organisation vraiment admirable et enthousiasmante". Un compliment à partager entre nous toutes et qui, sans fausse modestie, nous est allé droit au coeur !

En 20 ans, un millier de chiens d'assistance

Depuis 1989, l'association Handi'Chiens (ex Anecah) s'est donné pour mission d'éduquer et de remettre gratuitement des chiens d'assistance à des personnes handicapées privées de mobilité. Ses quatre centres répartis sur le territoire français trouvent un indispensable relais auprès de 300 familles d'accueil qui prennent en charge les chiots à l'âge de 2 mois et les éduquent jusqu'à 18 mois, leur permettant d'acquérir tous les bons réflexes nécessaires à la tâche qui sera la-leur, à savoir : assister un enfant ou un adulte handicapé dans son quotidien  à travers quantités de gestes qui lui sont impossibles. Au terme de ces 18 mois, le chien qui a intégré une trentaine de commandes est repris par l'association : son éducation se poursuit entre les mains des 5 éducateurs professionnels du centre qui portent à 50 le nombre de commandes assimilées par l'animal.

13.000 Euros, c'est le coût d'un chien d'assistance. Cela paraît exorbitant : "il faut savoir qu'un bébé Labrador coûte à l'achat 900 euros, un Golden à poil long 1200 Euros. Nous assurons le suivi vétérinaire et le budget alimentaire du chien dans sa famille d'accueil. Il y a ensuite les 6 mois d'éducation finale au centre par nos éducateurs, salariés de l'association" explique Marie-Claude Lebret. En revanche, les chiens sont toujours remis gratuitement aux personnes handicapées : "chez nous, l'argent n'est pas un passe-droit. C'est un principe imprescriptible".

A ce jour, un millier de chiens ont pu être remis à des adultes et des enfants handicapés par Handi'Chiens.

Pour en savoir plus à ce sujet, vous pouvez consulter handichiens.org